Les écoles au Sénégal : de l’enseignement officiel au daara, les modèles et leurs répliques

Une enquête menée au Sénégal auprès de leaders politiques, culturels, économiques et religieux a permis de mettre en évidence des conceptions très différentes de la réussite humaine et du rôle de l’école. L’enseignement officiel reste la référence, mais il est critiqué pour son inefficacité et sa politisation. Les écoles catholiques sont unanimement appréciées, elles combinent la formalisation et l’efficacité. L’enseignement coranique, quant à lui, se situe à grande distance de l’école formelle. Il a pour seul objectif d’enseigner la religion aux jeunes qui lui sont confiés, à travers des modèles pédagogiques divers, dont certains sont fortement contestés parce qu’ils s’appuient sur des violences symboliques et physiques. Dans ce contexte, la loi de 2002 introduisant l’enseignement religieux dans les écoles officielles risque de modifier les rapports de force dans les établissements en faveur des maîtres de religion.A survey carried out in Senegal among political, cultural, economic and religious leaders has highlighted very different conceptions of the human achievement and the role of the school. The state education remains the reference, but its weak effectiveness and its politization are often criticized. The catholic schools are unanimously appreciated, they combine formalization and effectiveness. The koranic schools are at a long distance of the formal ones. They have the one objective to teach religion. Some of their teaching models are very disputed because they are based on symbolic and physical violences. In this context, the 2002 law introducing religious teaching into the official schools would modify the balance of power in favour of the religion teachers