En s’inspirant de la récente réévaluation historiographique des pratiques corporelles dans la formation des savoirs scientifiques, l’article jette les premiers jalons d’une réflexion sur la façon dont les représentations de l’espace restituent (ou taisent) l’expérience perceptive qui en a été à l’origine. Cette tâche est abordée à travers l’analyse de documents : la description des possessions foncières, le récit érudit de géographes et d’historiens, celui, scientifique, des naturalistes. Par delà leurs différences, les descriptions documentaires analysées partagent une même référence à la figure de l’itinéraire, en tant que succession de lieux organisée par l’acte de déplacement du locuteur. Mais cet itinéraire est-il une réalité ou une fi...