Lest we remember? Recollection of the Boer War and Great War in Ireland

Recalled memories are recalled from somewhere, and usually for some specific reason. After a generation of forgetting, Irish history has recalled the First World War and the participation of thousands of Irishmen in the service of the British Army. This recent burst of recollection has played a major role in the choreography of the peace process in Northern Ireland. Newly resurrected memory allows southern nationalists to join with northern unionists in commemorating an all-Ireland sacrifice. Nationalists can broaden their sense of nationhood to include those who fought in the ‘wrong’ war, and unionists can identify common values in their neighbours across the border. Historians, both professional and amateur, recovered this uncomfortable memory from beneath the foundation myth of the southern Irish state. From 1922 to the 1980s, official Irish history had prioritised the quasi-religious sacrifice of the Easter Rising in 1916 and the War of Independence which led to the foundation of the Irish Free State in 1922. The awkward fact that tens of thousands of Irishmen wore British uniforms in Europe, while hundreds of their countrymen fought against that same uniform in Dublin, received little coverage in school history texts. Even less space was given to the bitter Civil War which followed independence, as memories were allowed to cool and hopefully decay. This is not a straightforward account of forgetting and remembering, however, as an earlier conflict involving thousands of Dubliners has almost completely disappeared from popular Irish memory. Despite the existence of major monuments in the centre of Dublin, the memory of the South African or Boer War (1899-1902) has not attracted the same celebrity as the First World War. In relatively recent history, Irish troops in British uniform fought and died on a distant African battlefield. Intense coverage in the contemporary press, widespread public interest and profound grief (especially in Dublin city) marked the conflict out as a significant event, yet today it is forgotten. This article examines the very different forgetting and remembering applied to the South African and First World Wars. It addresses the political and social motivations for remembering. Using submerged memories in the built environment the article reflects on the space between remembering and forgetting; that national attic where histories are stored – just in case they are ever needed.Les souvenirs rappelés viennent de quelque part, et généralement pour une raison spécifique. Après une génération d’oubli, la Première Guerre mondiale et la participation de milliers d’Irlandais au service de l’armée britannique viennent d’être rappelées dans l’histoire irlandaise. La chorégraphie du processus de paix en Irlande du Nord s’est bâtie en grande partie grâce cette irruption récente des souvenirs. Ces souvenirs si récemment renouvelés permettent aux nationalistes du Sud de commérorer, avec les unionistes de Nord, le sacrifice de l’île dans son ensemble. Le sentiment de nation des nationalistes s’elargit pour accueillir ceux qui ont combattu dans la “fausse” guerre, tandis que la possibilité d’identifier des valeurs communes avec leurs voisins de l’autre coté de la frontière se présente aux unionistes. Des historiens, amateurs et professionels, ont récupéré cette mémoire gênante par dessous le mythe de la fondation de l‘Etat du sud de l’Irlande. De 1922 à 1980, l’histoire officielle irlandaise avait donné priorité au sacrifice quasi-religieux de l’insurrection de Pâques en 1916, et la Guerre d’Indépendance sur laquelle la fondation de l’Etat libre s’est construite. Le fait gênant que des dizaines de milliers d'Irlandais portaient des uniformes britanniques en Europe, tandis que des centaines de leurs compatriotes se battaient contre ce même uniforme à Dublin, a été rarement cité dans les textes scolaires d'histoire. Encore moins de place a été consacrée à la violente Guerre civile qui a suivi l'indépendance. Cependant, ceci n'est pas simplement une question d'oubli et de souvenance, car un conflit prédédent impliquant des milliers de Dublinois a presque complètement disparu de la mémoire irlandaise populaire. Malgré l'existence de grands monuments aux morts dans le centre de Dublin, la mémoire de la Guerre de l’Afrique du Sud — la Guerre des Boers (1899-1902) — où des troupes irlandaises portant l’uniforme britannique sont mortes sur un champ de bataille en Afrique, n'a pas connu la même renommée que la Première Guerre mondiale. Bien que la couverture dans la presse contemporaine fût active, une couverture soulignée par l'intérêt du public et leur douleur profonde (en particulier dans la ville de Dublin), ce conflit important est aujourd’hui oublié.Grâce à la lentille de la Guerre des Boers, cet article s’interroge sur la différence entre les oublis et les souvenirs de la Guerre de l’Afrique du Sud et de la Première Guerre Mondiale. Il aborde les motivations politiques et sociales du souvenir. En se servant des mémoires submergées dans l’architecture urbaine, cette étude cherche à éclairer l’espace entre souvenir et oubli : ce grenier où les histoires nationales sont stockées, au cas où on en aurait besoin