Depuis quelques années, un nouveau regard est jeté sur les mémoires et les patrimoines de la traite négrière et de l’esclavage. Ce renouveau a été impulsé par le mouvement social et culturel qui a émergé en 1998 lors du 150e anniversaire de l’abolition de l’esclavage dans les colonies françaises et a été renforcé en 2001 par l’adoption de la loi reconnaissant la traite négrière et l’esclavage comme « crime contre l’humanité ». Dans cette contribution, Françoise Vergès souligne l’importance de ce tournant. Elle revient sur la culture immatérielle, centrale, pour évoquer l’expérience des esclaves. La mémoire de la traite négrière et de l’esclavage est donc devenue une « pratique sociale ». Le terrain n’est pas neutre et c’est pour cela que re...