Norme et image divine. L’exemple de la « statue d’or » de l’Acropole

Récemment, deux ouvrages de référence sur l’Athéna Parthénos de Phidias ont pris chacun un point de vue opposé sur la question de savoir s’il s’agissait d’une statue cultuelle ou d’un ex-voto. Fondées sur des catégories normatives des images divines, l’une ressortissant de la statue cultuelle, l’autre de l’offrande, ces deux positions sont l’occasion de revenir sur les arguments avancés et de proposer de dépasser les apories. En particulier, grâce à une série de synthèses récentes, on peut caractériser désormais une approche plus pragmatique et plus historique du problème, qui souligne la façon dont les communautés grecques activent des effigies divines, lors de moments importants de leur vie politique et religieuse. Il s’agit de s’interroger sur les conditions réelles de sacralisation des images des dieux par les communautés civiques et de souligner l’absence de normes préétablies dans la détermination du rôle des images religieuses en Grèce ancienne.Recently, two reference works on Phidias’ Athena Parthenos have taken opposing points of view on whether the statue was a cult image or rather an ex-voto. These two positions are based on normative categories of divine images - one emerging from the category of cult statue, and the other from that of sacrifice. This debate is an opportunity to re-examine the arguments previously put forth, and to suggest going beyond the aporias. In particular, thanks to a series of recent syntheses, we can now identify a more pragmatic and historical approach to the problem, which underscores the way in which Greek communities activated divine effigies at important moments in their political and religious life. This approach consists of examining the real conditions in which images of the gods were worshipped by civic communities, and emphasizes the absence of pre-established norms for determining the role of religious images in ancient Greece