La céramique tournée dans le domaine ibérique (vie-ier s. av. J.-C.) : une technologie sous influence ?

Les transferts de technologie dans le monde ancien sont souvent perçus comme des processus à sens unique unissant un centre d’innovation technologique (le monde classique) à des zones marginales plus arriérées (le domaine protohistorique). Au travers de l’exemple de la production potière, cette idée est ici remise en question, par l’étude d’une part de la structure de la chaîne opératoire et d’autre part des processus sociaux qui structurent la circulation des idées techniques. Si des transferts techniques sont assurément à l’œuvre dans le cadre plus global des contacts coloniaux qui se nouent au cours de la première moitié du Ier millénaire av. J.-C., ceux-ci alimentent la culture technique indigène plus qu’ils ne la créent ex nihilo. Ces processus apparaissent comme non linéaires : les outils techniques imités sont adaptés et réinterprétés dans une nouveau cadre social. Par ailleurs, ces régions censément marginales sont aussi capables d’innover et de jouer un rôle actif dans la constitution des savoirs techniques.Las transferencias de tecnología en el mundo antiguo son a menudo percibidas como un proceso unidireccional que une un centro de innovación tecnológica (el mundo clásico) con unas zonas marginales más atrasadas (el mundo protohistórico). Cuestionamos esta idea mediante el ejemplo de la producción alfarera, apoyándonos en el estudio de la estructura de la cadena operativa y de los procesos sociales que enmarcan la circulación de ideas técnicas. Aunque sin duda se produjeron transferencias técnicas en el marco más amplio de los contactos coloniales que se formaron durante la primera mitad del primer milenio a.C., éstas vinieron a sumarse a una cultura técnica indígena preexistente. Estos procesos aparecen como no lineales: las herramientas técnicas imitadas fueron adaptadas y reinterpretadas en un nuevo marco social. Por otro lado, estas regiones supuestamente marginales también eran capaces de innovar y de asumir un papel activo en la formación de los conocimientos técnicos.Technology transfers in the ancient world are often perceived as one-way processes running from a centre of technological innovation (the classical world) to more backward peripheral areas (the proto-historical domain). Taking the example of pottery production, this article challenges that notion on the basis of a study, on the one hand of the chain of production, and on the other hand of the social processes through which technical ideas circulated. While technology transfers were assuredly at work in the more general context of the colonial contacts that were established during the first half of the 1st millennium BCE, these would have fed into the indigenous technical culture rather than creating such a culture from scratch. These processes appear to have been non-linear: the tools that were imitated were adapted and reinterpreted within a new social framework. Besides, these supposedly marginal regions were also capable of innovating and playing an active role in the formation of technical know-how