“Enfant dans la Russie des pogroms, mon père est venu, en forçant un peu la porte, dans le pays qui représentait ses idéaux, la France qui avait rendu justice à Dreyfus. Lui, le tailleur juif étranger qui y avait fondé une famille, n’a pas hésité, alors que rien ne l’y obligeait, à s’engager volontairement, dès 1939 et avec des dizaines de milliers de ses camarades, dans la guerre contre le fascisme et le nazisme. Son attachement au souffle romantique de la Révolution avec une foi immense en la démocratie, ses récits de ces moments d’histoire vécue et de ces moments de danger et de fraternité dans la lutte, ses silences terribles sur la tragédie de la déportation de sa première épouse et de leur fils, son immense discrétion qui laissait par...