Traduire les intertextualités littéraires, lexicales et énonciatives chez Eudora Welty, ou comment mettre au jour l’intimité du texte, sa genèse

Le champ d’action du lecteur et du traducteur de Eudora Welty ne se laisse pas facilement circonscrire car l’écriture de cette dernière est faite de nombreuses intertextualités. Lorsque l’emprunt aux mythes grecs ou aux propres écrits de Welty est explicite, la traduction reflète l’hypotexte, mais lorsque l’emprunt est implicite, la traduction réfracte le texte et remonte aux sources de sa genèse. C’est le cas notamment lorsque dans les romans l’emprunt provient des sous-titres des photographies prises par Welty dans sa jeunesse. Dans ces sous-titres, l’utilisation de BE + -ING atteste de la perception de l’instant chez Welty, et la traduction de cette même forme dans ses romans par le verbe voir notamment permet de faire affleurer les photographies de sa jeunesse.Eudora Welty’s writing contains numerous examples of intertextuality, making it difficult for a reader or translator to define the limits of their sphere of action. When the borrowing from Greek myths and Welty’s own writing is explicit, then the translation reflects the hypotext, but when there is more implicit borrowing, then the translation takes the text at a tangent and returns to its origins. This is the case in particular when the borrowing in the novels comes from the sub-titles of the photographs taken by Welty in her youth. In these sub-titles the use of BE + -ING brings out Welty’s perception of the instant. The translation of this same BE + -ING form in Welty’s novels by the verb voir (to see) allows the photographs of the author’s youth to shine through the text