Si l’enfant dans la littérature coloniale vient en général servir l’orientation idéologique de celle-ci, il peut aussi subtilement la perturber, comme en témoigne le célèbre roman de Kipling, Kim (1901) mais aussi bien une œuvre de la littérature indo-anglaise qui évoque la lutte pour l’Indépendance : Swami and Friends (1935) de R. K. Narayan. Dans l’un et l’autre roman, l’enfant vient saper le dispositif idéologique et assure le triomphe d’une littérature non pas tant pour l’enfance que par l’enfance : l’Inde dans Kim apparaît comme une spatialisation enchantée du temps de l’enfance d’où l’univers du colonat, très présent dans les Plain Tales of the Hills, s’évanouit, tandis que le protagoniste enfantin de Swami and Friends permet à R.K. N...