Free-Market Censorship

In the US, the airwaves and the internet often include offensive, racist, unhinged, and violent rhetoric. Given the very limited degree to which the US government can intervene in the content of speech, underpinned by the First Amendment, there is virtually no way to ban destructive rhetoric through the legal and regulatory system. US society thereby depends on “free-market censorship” to sanction hate speech. This paradigm holds that offensive speech can be “defeated” in the marketplace of ideas through a variety of mechanisms. This presumes that the truth is more commercially profitable than lies, which is not always the case. Offensive shows attract an audience drawn to deranged rhetoric. If the show becomes commercially successful, the audience is unlikely to boycott the show in opposition. To get a better idea on the notion of free-market censorship, this paper first explores the jurisprudence of censorship as it exists in the US, followed by the construction of a working definition. Finally, the case of Glenn Beck’s tenure at Fox News will be explored. Ultimately, we will observe that free-market censorship remains a blunt and largely ineffectual tool for driving offensive speech from the marketplace of ideas.Aux États-Unis, la radio et l’internet diffusent régulièrement des paroles injurieuses, racistes, paranoïaques ou violentes. Dans la mesure où le gouvernement américain ne peut intervenir dans le contenu du discours que de façon très limitée, du fait du Premier amendement, il n’y a pratiquement aucun moyen légal de faire barrage à une telle rhétorique. La société américaine dépend donc d’une forme de « censure libérale » pour sanctionner les discours d’incitation à la haine. Dans ce contexte, le discours de haine est censé pouvoir être « maîtrisé » dans le libre marché des idées, et ce, grâce à plusieurs mécanismes. Cela supposerait que la vérité est plus rentable, sur le plan commercial, que des mensonges, mais en réalité, ce n’est pas toujours le cas. Les émissions d’incitation à la haine attirent un public fasciné par la violence et la paranoïa des animateurs, de sorte que si l’émission devient un succès commercial, le public la boycottera d’autant moins. Afin de mieux comprendre la notion de censure libérale, nous explorerons d’abord la jurisprudence de la censure telle qu’elle existe aux États-Unis. Nous tenterons ensuite de définir plus précisément le concept même de censure libérale, avant de nous intéresser à l’émission de Glenn Beck sur la chaîne Fox News. Enfin, nous serons en mesure de répondre à la question suivante : la censure libérale n’est-elle pas en définitive un outil inefficace et inadapté pour faire barrage au discours d’incitation à la haine