La dictature du regard

Dans le contexte de la fin du xixe siècle on assiste à l’émergence de ce « nouvel outil du savoir » qui est la photographie scientifique. Selon G. Houbre, elle s’approprie cette figure problématique qui est le corps hermaphrodite, représente une tentative de déterminer les mécanismes cognitifs, représentationnels et sociaux à travers lesquels on réalise le changement de paradigme qui survient vers cette fin du siècle. Si l’on peut affirmer qu’on assiste dans cette période à l’apparition d’une science de la sexualité et d’une science des monstres (la tératologie) qui placent cette fin de siècle sous le signe d’une rationalisation du monstrueux, il ne faudrait pas s’étonner si l’on constate dans le traitement du corps hermaphrodite à travers les photographies médicales réalisées à l’époque une forme d’apprivoisement de ce personnage troublant, personnage qui perd sa dimension fabuleuse pour entrer dans la sphère du clinique.The end of the 19th century witnesses the emergence of that « ultimate tool of knowledge » which is the scientific photography. According to G. Houbre, it realizes the appropriation of the hermaphroditic body represents nothing but an attempt to determine the social, representational and cognitive mechanisms announcing the paradigmatic change that occurs in this period. Considering that the end of the 19th century brings along with the science of sexuality and that of the classification of monstrosities (teratology) an epistemology that bears the marks of a complex movement of rationalization of the monstrous, one might also notice a change in the apprehension of the hermaphroditic body, a body that undergoes some kind of cultural taming as it leaves the sphere of the fabulous in order to enter the clinical paradigm