L'apprentissage ou... les apprentissages ?

L’emploi au singulier du mot « apprentissage » masque des conceptions et des pratiques dont l’hétérogénéité, au cours du xxe siècle, justifie l’utilisation du pluriel. Qu’il s’agisse de déterminer les lieux les mieux appropriés à la transmission des savoirs, de cerner les catégories sociales auxquelles ils sont destinés ou d’en définir les finalités, les débats reflètent en réalité des enjeux fondamentaux de l’histoire économique, sociale et politique de la société française. Ils portent sur les modes de production – celui de l’artisanat traditionnel et celui des grandes entreprises – et sur le statut des ouvriers : simples producteurs ou citoyens à part entière ? Des compromis progressivement élaborés résulte une grande variété des modes de transmission des savoirs d’action, depuis le modèle en vigueur dans le monde de l’artisanat jusqu’à celui de l’apprentissage à temps plein dans un établissement d’enseignement technique en passant par les écoles installées dans l’enceinte des grandes usines.Employment of the word ″apprenticeship″ in the singular masks designs and practices whose differences, during the 20th century, justify the use of the plural. Whether it is a case of determining the most appropriate places for the transmission of knowledge; determining the social categories for which it is intended or defining the purposes, in reality, the debates reflect the fundamental issues in the economic, social and political history of French society. They focus on the modes of production – that of traditional crafts and that of large companies – and the status of workers: are they simple producers or full citizens? Compromises that have been worked out gradually result in a wide variety of ways of transmitting practical knowledge, from the current model in the world of crafts up to that of full-time training in an establishment of technical education, passing through schools installed within large factories