La pensée pénale utilitariste, dont l’influence sur le processus historique de modération des peines n’est plus à démontrer, est-elle par principe hostile à la peine de mort ? Le fait qu’en 1868, John Stuart Mill ait plaidé en faveur du maintien la peine capitale pose la question de savoir si sa prise de position constitue une conséquence possible du principe d’utilité. Certes, on sait qu’avant lui, Beccaria et Bentham s’étaient donné pour tâche de démontrer l’inutilité d’un tel châtiment. Mais pour être en droit voir une relation d’implication nécessaire entre l’utilitarisme et l’abolitionnisme, encore faudrait-il pouvoir montrer que John Stuart Mill a en quelque sorte « trahi » le principe d'utilité en défendant la peine de mort. Or c’est...