Les Phocéens, Marseille et la Gaule (viie-iiie s. av. J.-C.)

Dernière des expéditions de la colonisation grecque archaïque, la colonisation phocéenne en Méditerranée occidentale prend une dimension particulière du fait d’une vraie convergence entre la force de l’activité maritime de la métropole, le contexte des échanges méditerranéens entre prexis et emporia et l’ouverture de nouveaux champs d’exploration en extrême occident. Dans le prolongement de cette installation en Gaule, vers 600 av. J.-C., Marseille connaît une période d’exploitation des possibilités (vie-ve s. av. J.-C.), en suivant les côtes gauloises, vers l’Espagne (Tartessos et les mines d’argent de la Sierra Nevada) avec les fondations d’Emporion et de Mainakê et, à l’intérieur, vers les principautés celtiques du Nord-Est, puis comme interlocuteur principal en Gaule méridionale. Avec la fondation d’une série de colonies entre l’Ibérie et la Ligurie, à l’image des coloniae maritimae civium romanorum contemporaines, la période hellénistique est marquée par l’affirmation de la cité dans son territoire face aux populations indigènes et, sur mer, aux côtés de Rome face aux Carthaginois. Malgré leur longue durée, il n’est pas toujours facile de mesurer l’impact des rapports d’acculturation dans la création d’espaces et d’identités en Gaule méridionale.Last of the expeditions of the Greek archaic colonization, the Phocean colonization in the western Mediterranean assumes a particular dimension owing to a real convergence between the strength of the metropolis’ maritime activity, the context of Mediterranean exchanges between prexis and emporia and the opening out of new fields of exploration in the outermost West. In pursuance of that settlement in Gaul towards 600 B.C., Marseilles experiences a period of exploitation of the potentialities (vi - v c. B.C.), along the Gallic coasts towards Spain (Tartessos and the silver mines of the Sierra Nevada) with the foundations of Emporion and Mainakê and inland, towards the Celtic principalities of the North-East, then as chief interlocutor in southern Gaul. With the foundation of a series of settlements between Iberia and Liguria, in the likeness of the contemporaneous coloniae maritimae civium romanorum, the Hellenistic era is marked by the assertion of the city over its territory in the face of the native populations and, at sea, by the side of Rome opposite the Carthaginians. For all their length of time, it is not always easy to measure the impact of the cultural relationships in the creation of spaces and identities in southern Gaul