Libros ilustrados con retratos en la Nápoles española del primer Barroco

En los primeros decenios del siglo xvii, la imprenta napolitana acoge la tradición renacentista de libros ilustrados con retratos, un género que repropone la gran cuestión humanista de las correspondencias entre poesía y pintura, reuniendo, en el complejo objeto simbólico del libro, imágenes y discursos que deben ser considerados como una forma mixta de construcción del significado. El artículo analiza algunas ediciones napolitanas de obras escritas en español, en italiano o en latín que contienen retratos de reyes, de artistas, de virreyes, etc.: ediciones de cierto lujo que son buenos ejemplos, sea de la dignidad cultural del arte tipográfico napolitano del período, sea de las complejas relaciones entre imprenta y poder. A través de estos libros «mixtos», cuyos retratos aseguran visibilidad a los reyes y poderosos, se traslucen cuestiones de mecenazgo, la transformación del libro en objeto artístico, y diversos aspectos ceremoniales y propagandísticos.Dans les premières décennies du xviie siècle, l’imprimerie napolitaine reprend la tradition issue de la Renaissance des livres illustrés par des portraits, un genre qui pose à nouveau la grande question humaniste des correspondances entre poésie et peinture, en réunissant, à l’intérieur de cet objet complexe et symbolique qu’est le livre, des images et des discours pouvant être considérés comme une forme mixte de construction du sens. L’article analyse certaines éditions napolitaines d’œuvres écrites en espagnol, en italien ou en latin, contenant des portraits de rois, d’artistes, de vice-rois, etc. Ces éditions relativement luxueuses sont de bons exemples du prestige culturel de l’art typographique napolitain de cette période, mettant également en évidence des rapports complexes entre l’imprimerie et le pouvoir. À travers ces livres « mixtes », dont les portraits assurent une visibilité aux rois et aux puissants, transparaissent des questions de mécénat, la transformation du livre en objet d’art, ainsi que divers aspects liés aux cérémonies et à la propagande.In the early decades of the 17th century, Neapolitan printers took up the Renaissance tradition of illustrating books with portraits, a genre that once again raised the grand humanist question of parallelisms between poetry and painting, bringing together images and discourses in the complex symbolic object that was the book in what must be considered a mixed form of the construction of meaning. This article analyses some Neapolitan editions of works written in Spanish, in Italian or in Latin which contain portraits of monarchs, artists, viceroys, etc.: these fairly deluxe editions are at once good examples of the cultural dignity of the Neapolitan typographic art of the time and of the complex relationships between the printing press and power. These «mixed» books, whose portraits lent visibility to monarchs and persons of power, prompt questions about patronage, the turning of books into objets d’art, and various other aspects relating to ceremonial and propaganda