Jusqu’à présent, l’épopée indienne d’Alha-Udal a été abordée sous l’angle de la performance et de la circulation des répertoires. Or lorsqu’on s’interroge sur le patronage dont cette épopée a bénéficié, l’identité de ses interprètes et les circonstances de sa récitation, on remarque qu’entre la période médiévale dont ce texte émane et nos jours, l’usage qu’il en est fait a considérablement évolué. Loin de conforter les valeurs de la société rajput qui l’a produite, elle garde ses distances avec le modèle féodal de prestige, pour constamment éprouver la validité du culte de l’honneur guerrier. À travers l’exemple de quatre épisodes significatifs, cet article tente de mesurer la nature du « travail épique » qui permet de faire de cette épopée...