Le corps du savoir : qualifier le savoir incarné du terrain

Cet article explore les conséquences d’une prise en compte du corps pour la qualification des savoirs dans l’enquête de terrain en sciences sociales. La place du corps éprouvant est interrogée, à partir de deux conceptions des savoirs qui mettent le corps au cœur de la production des savoirs : celle de François Laplantine en anthropologie et celle de Francisco Varela en sciences cognitives. Les conséquences sur une prise en compte politique des rapports aux savoirs sont examinées, ainsi que l’importance, pour le chercheur notamment, de ce qui est habituellement oublié de la présence corporelle dans la rencontre et l’ordinaire de la communication sur le terrain d’enquête.This article explores the implications of considering the body to qualify knowledge in fieldwork research. The place of the body is examined within two approaches that consider the body at the center of knowledge production: the work of François Laplantine in anthropology and the work of Francisco Varela in cognitive sciences. The consequences for a political account of the relations to knowledge are then examined, as well as the importance of the bodily presence – too often neglected – during social interactions in fieldwork