Citoyenneté féminine sous la Seconde République : entre le réformisme social et la démocratisation

La Seconde République espagnole a apporté, en matière de relations entre les sexes, des changements modernisateurs non exempts de continuités ; des réformes juridiques en butte à des résistances culturelles. Ce processus de démocratisation, – avec ses contradictions et ses limites - fut possible dans un nouveau contexte politique et législatif. Au-delà de la promulgation du droit de vote des femmes, le gouvernement républicain adopta, entre mai 1931 et l'été 1933, non moins de dix-sept dispositions légales relatives à l'égalité entre les hommes et les femmes, à leurs droits civiques et politiques, à leur intégration dans la vie publique. Comme le droit de vote, tous ces droits sont inscrits dans la Constitution de 1931. Le nouveau régime républicain créa de la sorte les conditions nécessaires - mais non suffisantes –, pour que les femmes puissent redéfinir en termes de genre les discours égalitaires existant dans certaines cultures politiques, telles que le républicanisme ou le socialisme. Cette redéfinition permit d'entreprendre un processus de construction de nouvelles identités de genre.The Spanish Second Republic brought modernising changes but also continuities in gender relations, as well as legal reforms and cultural resistances. This process of democratisation -with its contradictions and its limits- was possible in a new political and legislative context. In addition to the achievement of women's suffrage, the republican government adopted, between May 1931 and the summer of 1933, seventeen legal texts related to equality between men and women and women’s civil and political rights, along with their inclusion into public life. All these rights, as well as the right to vote, were included in the Constitution of 1931. The new republican regime therefore created the necessary conditions -although still insufficient- for women to redefine egalitarian concepts found in certain political cultures, such as republicanism or socialism, with a gender approach. It was this redefinition that initiated a process of construction of new gender identities.La Segunda República española comportó, en lo que respecta a las relaciones de género, cambios modernizadores a la vez que continuidades, reformas jurídicas y resistencias culturales. Este proceso democratizador –con sus contradicciones y sus límites– fue posible en un nuevo contexto político y legislativo. Más allá de la consecución del sufragio femenino, el gobierno republicano adoptó, entre mayo de 1931 y el verano de 1933, hasta diecisiete textos legales relativos a la igualdad entre hombres y mujeres, a sus derechos civiles y políticos, y a su incorporación a la vida pública. Al igual que el derecho al voto, todos estos derechos fueron recogidos en la Constitución de 1931. El nuevo régimen republicano creó así las condiciones necesarias –aunque no suficientes- para que las mujeres pudiesen redefinir en clave de género los discursos igualitarios existentes en determinadas culturas políticas, como el republicanismo o el socialismo. Desde esta redefinición, se inició por lo tanto un proceso de construcción de nuevas identidades de género