Torah et Éthique : l'histoire d'un débat

La signification de la Torah pour l’éthique chrétienne se prête à trois perspectives différentes : la création divine, la rédemption en Christ, la sanctification par l’Esprit Saint. Selon la première approche, examinée à partir de Thomas d’Aquin, la Torah affirme que la « loi naturelle » est inscrite par le Créateur dans le coeur de l’homme. Selon la seconde, christologique, suivie dans les écrits de Luther, la relation créatrice se trouve reprise dans la dialectique Loi-Évangile, en évitant à la fois des tendances antinomistes et légalistes. Dans la dernière perspective, pneumatologique, présente entre autres chez Barth et Bonhoeffer, la Torah est, toujours à nouveau, un « enseignement » qui forme le caractère du chrétien à l’image du Christ. Le « commandement concret » ne se découvre que dans la situation même de la décision, en tant que parole concrète de l’Esprit Saint.What the Torah means for Christian ethics may be the object of three different views : divine Creation, atonement in Christ, sanctification by the Holy Ghost. In the first approach that is discussed after Thomas Aquinas, the Torah claims that the « natural law » is deeply rooted by God himself in the heart of man. In the second one – a christological view – after Luther’s writings, the creative relation is reported in the dialectics between Law and Gospel, avoiding both antonymous and legalist trends. In the third approach – a pneumatic one – which is to be found with Barth and Bonhoeffer, the Torah is still and again a teaching which shapes the Christian character to the image of God. The « concrete commandment » is discovered only in the decisional situation as the concrete word of the Holy Ghost