Le statut de la fiction a longtemps été dévalorisé dans la culture arabe. Celle-ci se présente comme culture de la norme, de la loi qui étend son emprise sur la fantaisie. Dans cette culture, la littérature du sérieux l’a souvent emporté sur la littérature de la fantaisie, du désir, de la fiction, considérée comme une infra-littérature et, à ce titre, ne méritant pas l’attention de ce que l’on convient d’appeler l’honnête homme. Les dispositifs de légitimation qui fondent la critique littéraire, et par transitivité la littérature, à l’œuvre dans cette culture veillent à tenir à distance toute sensibilité, toute pulsion s’écartant de la norme. Pourtant, la littérature de l’adab se définit par sa double fonction qui consiste à instruire et à ...