Auguste en France au XXe siècle

Comment les historiens français sont-ils passés au xxe siècle d’un quasi-dédain à une plus juste évaluation d’Auguste et de son œuvre ? « Concurrence » de César chez les descendants des Gaulois, emprise de J. Carcopino, absence d’un « augustéisme » capable de rivaliser avec le césarisme comme idéal-type... Après la guerre, Auguste semblait trop froid, trop peu personnel, trop monarchique surtout pour inspirer la nouvelle Europe. De ce contexte ressort l’originalité de J. Gagé, de son édition des Res Gestae (1935) à la construction de son Apollon romain (1955). Dans cette brèche se sont engouffrés les travaux d’histoire politique de P. Grenade, de J.-M. Roddaz et de F. Hurlet, d’histoire des sciences de G. Aujac (Strabon, 1966), et L’invention du monde de C. Nicolet (1988). Des travaux étrangers, enfin, ont ouvert la voie aux biographies de J.-P. Néraudau, de R. Caratini, de P. Cosme.How did historians of the 20th century move from near distain to a more balanced assessment of Augustus and his work? « Competition » from Caesar by the descendants of the Gaulois, the influence of J. Carcopini, the absence of an « augustéisme » able to compete with caesarism as the ideal type... After the war, Augustus seemed too cold, too impersonal, too monarchic to inspire a new Europe. It is from this context that the originality of J. Gagé, from his publication Res Gestae (1935) to the creation of his Apollon romain (1955). Into this breach fall the works of the political history of P. Grenade, J.-M. Roddaz and F. Hurlet, the scientific history of G. Aujac (Strabon, 1966), and L’invention du monde of C. Nicolet (1988). Foreign works, finally, paved the way for the biographies of J.-P. Néraudau, R. Caratini and P. Cosme