Emancipación y literatura en Hispanoamérica

Al contrario de lo sucedido en Francia o los Estados Unidos, en América del sur los acontecimientos políticos fueron por delante de las ideologías, se adelantaron a los nacionalismos, de modo que... «las ficciones orientadoras de un destino nacional tuvieron que ser improvisadas cuando ya la independencia política era un hecho» (Shumway: 18). Tanto historia como literatura se concibieron con finalidad pedagógica, al servicio de la comunidad, para formar ciudadanos en las nacientes repúblicas necesitadas de refrendo. La ponencia destaca los contenidos americanistas de las obras de la era colonial, en prosa y verso, las descriptivas, las de observación del natural y las de ficción. Una vez lograda la independencia, los escritores asumen su labor ajustándose a pautas que proceden de la antigua metrópoli, aunque afirman un punto de vista distinto. La historiografía y la crítica literaria hispanoamericanas del siglo XIX, estudiadas por Beatriz González Stephan, Hugo Achúgar y Julio Ortega, entre otros, se inician con la figura, culturalmente omnipresente, de Andrés Bello. Cada una por su lado, la historiografía y la poesía cumplen esta tarea identitaria que desemboca en la misma España en la creación de antologías hispanoamericanas en la segunda mitad del siglo XIX. En la misma etapa, tiene también lugar en Hispanoamérica la consolidación de la bibliografía positivista.Au contraire de ce qui est advenu en France ou aux États-Unis, les événements politiques ont en Amérique latine, celle du Sud notamment, précédé les évolutions idéologiques, anticipant les affirmations nationales. De la sorte, « les fictions capables d’orienter un destin national ont dû être improvisées alors que l’indépendance politique était un fait accompli » (Shumway : 18). Aussi bien l’histoire que la littérature se concevaient alors comme des finalités pédagogiques, au service de la communauté, ayant pour but de former des citoyens dans les républiques naissantes qui avaient soif d’être reconnues.La communication souligne les contenus américanistes des œuvres de l’ère coloniale, en prose et en vers, tant descriptives et d’observation des conditions de la nature que de fiction. Une fois acquise l’indépendance, les écrivains assument leur office en se guidant d’après des modèles venus de l’ancienne métropole, tout en affirmant un point de vue différent. L’historiographie et la critique littéraire hispano-américaines du xixe siècle, étudiées par Beatriz González Stephan, Hugo Achúgar et Julio Ortega, entre autres, trouvent leur début dans la figure d’Andrés Bello, omniprésente dans la culture. Chacune de leur côté, l’historiographie et la poésie remplissent cette fonction identitaire qui débouche, en Espagne même, dans la création d’anthologies hispano-américaines durant la deuxième moitié du xixe siècle. Cette même étape voit se consolider aussi dans les pays hispano-américains une bibliographie positiviste