L'île des esclaves est souvent considérée comme un apologue, et on estime que la scène I expose le début de la révolte de l'esclave Arlequin. Or cette exposition comporte une invraisemblance majeure : pourquoi Iphicrate éprouve-t-il le besoin d'informer son esclave du lieu où ils ont atterri, puisqu'il en connaît les dangers ? Dès lors, si on examine la pièce différemment, d'un point de vue strictement théâtral, on s'aperçoit qu’elle propose d'abord une permutation d'emplois d'acteurs, impossible réellement selon la réalité théâtrale de 1725. Il en ressort que, s'il y a révolte à la fin de la scène I, c'est celle d'Iphicrate, tant du point de vue de la scène que du point de vue de la fiction. Il apparaît donc qu’en amont de la fiction socia...