The Gazette Littéraire de l'Europe and Anglo-French Cultural Diplomacy

In the wake of France's defeat in the Seven Years War (1756-1763) Louis XV's ministers experimented with a number of reforms intended to reimagine the nation as something citizens could invest in financially, politically and even emotionally. Led by Prime Minister Choiseul, the regime encouraged discussion of state policy and in particular of the lessons to be learned from her erstwhile enemy. Under the patronage of Choiseul's cousin, foreign minister Praslin, two established journalists and savants, the Abbé (François) Arnaud and J.-B.-A. Suard, established a weekly review as part of the regime's publicity offensive. Published under official auspices from 1764 to 1766, the Gazette Littéraire de l'Europe was to serve as an intellectual clearing house for Europe, and reassert French as the language of savants. A study of its coverage of British arts and letters as well as of the private correspondence of its editors reveals the internal conflicts which characterized cross-Channel exchange, pursued as both a Enlightened and a political project.Au lendemain de la défaite française de la Guerre de Sept Ans (1756-63), les ministres de Louis XV tentèrent des réformes dont le but était de promouvoir la nation comme quelque chose dans quoi les citoyens pouvaient s’investir financièrement, politiquement et même émotionnellement. Stimulé par le Premier Ministre Choiseul, le régime encouragea les débats portant sur la politique gouvernementale et en particulier sur les leçons à tirer des antagonismes avec son vieil ennemi. Sous l’égide du cousin de Choiseul, le ministre des affaires étrangères Praslin, deux journalistes reconnus et érudits, l’Abbé (François) Arnaud et J.-B.-A. Suard lancèrent une revue hebdomadaire pour participer à l’effort de publicité du régime. Publiée avec l’aval des autorités de 1764 à 1766, La Gazette Littéraire de l’Europe se donne pour mission de servir de centre d’informations pour l’intellingentsia européenne et de réaffirmer la place du français comme langue des savants. Une étude de la manière dont elle couvre les arts et les lettres britanniques, ainsi qu’une analyse de la correspondence privée de ses rédacteurs, révèlent les conflits internes qui caractérisent les échanges franco-britanniques conçus à la fois comme un projet politique et comme une émanation des Lumières