Poetry as Pagan Pilgrimage: the ‘Animative Impulse’ of Thomas Hardy’s Verse

La critique hardyenne n’a pas manqué de souligner comment l’œuvre du poète-romancier se construit souvent sur une oscillation entre païen et chrétien. Cet article se propose d’étudier une fois de plus la façon dont les deux traditions se mêlent, mais s’attarde plus spécifiquement sur la poésie de Hardy et cherche à relier cette question à l’agnosticisme déclaré de l’auteur et à son appropriation de certaines idées folkloristes et positivistes. L’intérêt de Hardy pour une fusion entre les croyances païenne et chrétienne (fusion que révèlent les saillies du passé sur la surface du paysage) dépend en vérité des associations à l’humain que l’auteur peut y trouver. Chez Hardy, ces ‛survivances’ n’aident pas tant à reconstruire le passé d’une société ou d’une culture obsolètes qu’à stimuler la création artistique. Le fétichisme à l’œuvre dans sa poésie n’agit ni comme l’application directe d’une pensée positiviste ni comme un retour de rites païens, mais comme la marque d’un « instinct d’animation » plus large qui s’attache à célébrer et préserver l’affect humain. Le penchant de Hardy pour le paganisme est ainsi clairement de nature plus poétique que théiste. Le poème « Aquae Sulis » en est une illustration : il met en scène une réunion ironique des traditions païenne et chrétienne — « images both » — tout en témoignant de cet « instinct d’animation » qui vient réconcilier, dans la poésie de Hardy, discours métaphorique et expérience vécue.All Hardy critics have noted how the poet-novelist’s works often dramatize a constant oscillation between the Pagan and the Christian. This essay proposes to observe once again how the two traditions seep into each other, but chooses to focus specifically on Hardy’s verse and to examine this in the light of the poet’s agnosticism and of his appropriation of some folkloristic and positivistic ideas. Hardy’s interest in the fusion of Pagan and Christian beliefs, present in the surfacing traces of the past, actually depends on the human associations to be found there. Hardy’s ‘survivals’ do not help reconstruct the past stages of an obsolescent culture or society so much as they stimulate artistic creation. The fetishism to be observed in his verse is also neither a direct application of Positivistic thought nor a revival of Pagan rites, but one element of a more general ‛animative impulse’ that attaches to the celebration and preservation of human individual affect. Hardy’s leaning towards paganism is therefore more poetic than theistic. The poem ‛Aquae Sulis’ illustrates this by staging an ironic reunion of the Pagan and Christian traditions—‛images both’—while testifying to the ‛animative impulse’ of Hardy’s poetry that reconciles metaphorical discourse with living experience