Dans cet article, le second degré est entendu au sens de réflexivité, soit tout ce par quoi la littérature fait référence à elle-même et non pas au monde : l’art de conter, de se taire qui en est inséparable, ou de lire au sens d’interpréter. L’étude de contes d’Europe centrale et orientale (contes de Grimm, d’Afanassiev, contes polonais, yiddish et tsiganes polonais) démontre que la réflexivité n’est pas une invention de la littérature pour la jeunesse contemporaine, bien qu’elle soit l’une de ses caractéristiques majeures, ni l’apanage de la littérature savante. Elle est déjà présente dans les contes populaires pour adultes ou pour « tout public ». Cependant, l’intelligence réflexive des personnages, du narrateur ou du lecteur ont un rapp...