Pratiques langagières et situation scolaire d’apprentissage : à propos d’un rapport complexe et résistant. Questions méthodologiques.

Lorsque l’on s’intéresse à l’activité cognitive des élèves en situation d’apprentissage, le postulat d’un lien indissoluble entre « processus langagiers et élaborations cognitives » (Nonnon, 2008) ne saurait être mis en cause, mais reste difficile à caractériser, notamment face à un corpus de transcriptions d’échanges langagiers oraux. Il devient alors nécessaire d’élaborer un cadre méthodologique d’analyse permettant de mettre au jour ce rapport entre langage et processus d’appropriation de connaissances de la part de l’apprenant pour tenter de désenchevêtrer activité langagière, activité cognitive, apprentissage disciplinaire (ici, en histoire). C’est ce lent travail d’élaboration méthodologique qui est évoqué dans cet article, en suivant le cheminement chronologique de l’analyse des données recueillies. Il s’agit dans ce cadre de tenter de mettre en évidence les difficultés rencontrées et la manière dont il a fallu « s’en arranger » pour les dépasser, mais aussi ce que cela laisse entrevoir.When one focuses on the cognitive activities of pupils in a learning situation, the premise of an indissoluble link between “linguistic processes and cognitive development” (Nonnon, 2008) cannot be questioned but is difficult to characterize, notably when confronted to a corpus of transcriptions of oral linguistic exchanges. It then becomes necessary to create a methodological framework which enables to understand the relationship between language and the process of knowledge appropriation from the student, in order to disentangle linguistic activity, cognitive activity and learning process (here, in History). This slow process of methodological framework creation is studied in this essay, by following the chronological progression of the analysis of collected data, with the aim of highlighting the difficulties encountered and the way to go over those, but also what it unveils