Microfinance et capitalisme : la mission de prêter aux pauvres exclut-elle la recherche du profit ? Le cas des États-Unis et de l’Inde

La microfinance permet aux micro-entrepreneurs de devenir des acteurs économiques auto-suffisants au lieu de s’en remettre à la charité ou à l’aide sociale pour subvenir à leurs besoins essentiels. Les prêts ne sont jamais des dons et les emprunteurs sont tenus de rembourser. La microfinance s’inscrit donc dans une économie de marché. Il existe néanmoins deux approches, un modèle à but non-lucratif qui vise, sans l’atteindre toujours, la rentabilité, et un modèle qui conduit à une introduction en bourse et, si possible, des bénéfices. Dans les deux cas, le risque encouru par les institutions prêteuses et les coûts administratifs élevés impliquent des taux d’intérêt supérieurs aux taux consentis par les banques. Cet article compare les deux approches ancrées dans les contextes économiques de deux pays très éloignés en termes de développement et de niveau de vie, l’Inde et les États-Unis. Quel que soit le modèle, conclut-il, ce dernier doit garantir la survie de l’institution prêteuse quelle que soit la conjoncture.Microfinance institutions (MFIs) enable micro entrepreneurs to become self-sufficient economic actors instead of relying on charity or welfare to meet their basic needs. Loans are never gifts and must be reimbursed by borrowers. Hence microfinance clearly operates in a market economy. There are, however, two approaches: non-profit institutions that aim, sometimes unsuccessfully, to break even, and for-profit companies that involve IPOs and, if possible, profits. In both cases, due to the risk incurred by lenders and their considerable operating costs, interest rates are higher than those of bank loans. This article compares the two approaches anchored to the economic contexts of two countries that differ greatly in terms of development and living standards, i.e. India and the United States. Whatever the model, the paper concludes, the sustainability of MFIs must be guaranteed both in downturns and upturns of the economic cycle