Comédie de la copia et de l’ignorance, Peines d’amour perdues est une œuvre riche en approximations, faisant ainsi la part belle à l’erreur, même si le mot lui-même n’y est que fort peu employé, n’apparaissant paradoxalement que dans le dernier acte qui devrait être celui de la résolution plutôt que de la confusion. Au cœur d’une Navarre shakespearienne rongée par l’illusion et l’incertitude, l’erreur renvoie au péché originel et à ce serio ludere si prisé par les humanistes de la Renaissance. Ainsi, le dramaturge n’a de cesse de transformer fautes, faiblesses et fourvoiements en créations langagières mettant l’erreur à l’honneur pour mieux la transfigurer sur le plan dramatique. Mais, derrière pareille virtuosité et une apparente légèreté,...