« But from the over-curious and vain / Distempers of an artificial brain »: La satire de la curiosité vaine chez Samuel Butler (1612-1680)

Fréquente chez les humanistes de la Renaissance, la critique de la curiosité vaine connaît une seconde jeunesse au contact de la science nouvelle du XVIIe siècle, comme le montrent les textes produits par les satiristes ayant attaqué la Royal Society dès sa création. Le cas de Samuel Butler est éclairant : méconnue, son œuvre décline le thème dans des genres aussi différents que l’épopée burlesque, l’essai philosophique, le recueil de caractères ou la poésie philosophique. Un parcours d’ensemble permet de souligner la migration des stéréotypes anciens, toujours applicables aux philosophes, aux pédants encyclopédiques ou aux collectionneurs, vers la figure du savant expérimental (« Virtuoso »). Cette critique ne saurait être réduite à des griefs moraux ou politiques, certes présents. En effet, ce sont principalement l’ambition épistémologique des novateurs et leurs méthodes qui sont l’objet du scepticisme de Butler, lequel, bien informé, recourt abondamment à la parodie satirique de la « rhétorique » de la science nouvelle.Frequent among Renaissance humanists, the criticism of vain curiosity became popular again with the rise of new science throughout the XVIIth century, as can be seen in the works of Restoration satirical writers, who targeted the Royal Society from when it came into being. Samuel Butler is a case in point: although his work is little known, vain curiosity is a recurrent theme of his works, whatever the genre, be it in his mock-epic, in his philosophical essays, in his character book or in his philosophical poetry. An overall view shows how the old stereotypes, still applicable to philosophers, encyclopaedic pedants or collectors, are transferred to the figure of the experimental philosopher (‘Virtuoso’). Besides the moral or political grievances, Butler’s scepticism was first and foremost aimed at the methods and epistemological ambition of the ‘novatores’, and being well-informed, Butler profusely applied satiric parody to early-modern science