Marcel Proust décrit comme réalité augmentée la perception de la vie moderne qu'offrent les déplacements motorisés. Assurément les nombreuses facettes de la mobilité contemporaine permettent en effet de concevoir différemment de nos ancêtres le rapport que nous entretenons à l'espace et au temps. Les déplacements pédestres et cyclistes offrent ainsi un regard direct vis-à-vis du paysage, quand le chemin de fer, l'automobile ou l'avion produisent un regard sur l'environnement biaisé par la vitre et la vitesse collective ou individuelle. À la façon des travaux s'étant intéressés au paysage des transports, ce numéro propose donc de s'intéresser, d'une part, à la place des systèmes de mobilité dans le paysage mémoriel et, d'autre part, à la vi...