Cet article porte sur la place des ancêtres dans l’organisation sociale d’un sous-groupe des Jóola de Basse Casamance au Sud Ouest du Sénégal. S’il est difficile de parler d’un « culte » dont ils seraient l’objet, les ancêtres restent des références essentielles à partir desquelles s’identifient les individus et s’articulent les rapports sociaux. Le processus d’ancestralisation, organisé par les agnats du défunt, se fait notamment par la mise en chant des qualités de celui-ci. De leur composition aux divers contextes d’exécution ces chants, appelés en jóola kuhuluŋ, constituent un patrimoine lignager et villageois dont la mobilisation fait jouer aussi bien les rapports de parenté, le droit au sol etc. Plus qu’un honneur à leur mémoire, l’év...