Du rapport au savoir comme modalisation philosophique du savoir dans la philosophie pour enfants

Le rapport au savoir est habituellement employé dans les sens les plus divers, par exemple pour indiquer les conditions sociales de l’apprentissage ou les conditions psychologiques de l’investissement dans l’activité scolaire. La tradition philosophique a, elle aussi, le devoir de conférer un sens propre au rapport au savoir. C’est en me référant à des distinctions issues de la philosophie classique, en particulier Platon et Kant, que je souhaite porter un regard personnel et sans exclusive sur la philosophie avec des enfants. Je reprends des exemples états-uniens donnés par Lipman ou présents dans le plan d’études d’un Land allemand, le Mecklembourg-Poméranie occidentale, afin d’apporter quelques précisions sur le rapport au savoir. Introduire à la complexité de notre rapport au monde, sans que la croyance fasse nécessairement place au savoir de type scientifique, et sans que le savoir s’énonce d’une seule façon, quel que soit le type d’objets envisagé, voilà où me paraît résider l’un des grands intérêts de la philosophie avec des enfants.Relation to knowledge is commonly used in the most diverse senses, for instance to refer to the social conditions of learning or to the psychological conditions of investment in school. The philosophical tradition has also the right to give a proper sense to relation to knowledge. Referring to distinctions coming from classical philosophy, in particular Plato and Kant, I want to take a personal look on philosophy for children (P4C). I shall base my paper on US examples given by Lipman or written down in the school curriculum of a German Land, the Mecklenburg-Vorpommern, in order to give more precisions about relation to knowledge. One of the major interests of P4C is that it introduces children to the complexity of their relation to the world: belief does not always yield to scientific knowledge, and knowledge can be understood in different ways, depending on the subject matter