Resisting Enunciative Homogenization: Isabelle de Montolieu’s La Famille Elliot: The Case of the first French Translation of Free Indirect Discourse from Jane Austen’s Persuasion

Jane Austen’s Persuasion (1818) is characterized by a marked use of free indirect discourse. Some of the novel’s most important passages are in FID. These passages often function to represent the interior monologues of the heroine, Anne Elliot. The syntax of FID is quite distinctive in so far as there is a complete absence of introductory verbs, which would otherwise serve to present reported speech or thought in a subordinate clause. This feature allows for a seamless embedding within the narration of the heroine’s thought and speech. Indeed, it is difficult for the reader to discern where free indirect discourse begins and ends in some contexts. This article focuses on the translation of FID in Isabelle de Montolieu’s La Famille Elliot (1821), the first French translation of Persuasion. For the benefit of her readers, Montolieu prefaces her translation with very penetrating insights into the central place Austen’s novel accords to representations of the heroine’s consciousness. Inspired by narratology, this present study compares extracts from Persuasion and La Famille Elliot with the aim of showing how FID functions in both works. The author demonstrates that the enunciative heterogeneity of the passages of FID in English is maintained in the French translation through a frequent recourse to a subtle use of the indefinite pronoun on in association with the imperfect.Persuasion (1818) de Jane Austen se caractérise par un emploi marqué du style indirect libre. Certains des passages les plus importants du roman (ceux qui reproduisent les monologues intérieurs d’Anne, la protagoniste) sont au style indirect libre. La syntaxe de ces passages se distingue par l’absence de mode d’introduction spécifique (rupture ou subordination) qui permet au style indirect libre de glisser la parole et la pensée des personnages dans le récit sans rompre la trame narrative. Il arrive donc dans certains contextes que la délimitation du style indirect libre soit si subtile que le lecteur ne soit pas certain de l’endroit exact où il surgit ni du moment précis où il disparaît. Cet article s’intéresse à la traduction du style indirect libre dans La Famille Elliot (1821), la première traduction française de Persuasion par Isabelle de Montolieu. Dans sa note du traducteur, Isabelle de Montolieu fait preuve d’une grande finesse : elle attire notamment l’attention du lecteur sur le ton de l’intériorité qui imprègne Persuasion. Adoptant une approche narratologique, cet article compare des extraits de Persuasion et de La Famille Elliot, et met en valeur des liens narratifs qui unissent l’emploi du style indirect libre dans les deux romans. L’auteur montre comment l’hétérogénéité narrative liée à l’emploi du style indirect en anglais est préservée grâce au recours au pronom on conjugué à l’emploi subtil de l’imparfait