Quelle démocratie postnationale ?

Dans ce texte, l’auteur propose une lecture de la critique du postnationalisme par Will Kymlicka. Pour ce faire, il examine cinq considérations qui confirment la tendance de nos sociétés à dépasser le nationalisme (mais non la nation). Selon lui, pour les tenants de l’identité postnationale, l’intégration politique est certes plus difficile à l’échelle régionale ou continentale qu’à l’échelle nationale. Elle n’est pourtant pas impossible, dès lors qu’elle rencontre, outre des dispositions politiques à la coopération entre États membres, des dispositions symboliques à la reconnaissance réciproque des peuples, ainsi qu’à la reconnaissance commune des principes voués à les fédérer. Le propos n’est pas ici d’exprimer souhaits ou utopies relativement à la « démocratie européenne ». Il n’est pas de définir ce que doit être l’Union européenne, mais d’énoncer la façon dont elle doit être comprise, en tant qu’« État postnational ».In this article, the author gives us his reading of the transnationalist position of Will Kymlicka. For this purpose, he examines five considerations which underpin this transnationalist thesis. According to him, for holders of postnational identity, political integration is certainly more difficult on the continental scale than on the national scale. However, it is not impossible, so long as the context is not only politically disposed towards cooperation among member states, but also symbolically disposed towards reciprocal recognition of peoples and common recognition of the principles dedicated to their federation. The aim is not here to express desires or utopian thoughts regarding “European democracy”; it is not to define what the European Union ought to be but rather, to set out the way in which it ought to be understood, as a “postnational state”