Cet article fait l’hypothèse que les « réticences » et les « rumeurs » qui s’observent en Guinée dans le cadre de la Maladie à Virus Ebola (MVE), et qui ne semblent pas s’affaiblir plus d’une année et demie après la déclaration de l’épidémie, peuvent s’inscrire et être analysées dans le droit fil des violences qui ont caractérisé l’histoire de la sous-région durant plusieurs siècles. Selon cette hypothèse, les Guinéens expérimenteraient l’épidémie ainsi que sa prise en charge, à partir de ces expériences passées, comme de nouvelles violences politiques. La notion de « démystification » liée à un programme étatique post-indépendance des années 60, qui visait la suppression du « fétichisme » et la fabrication d’une citoyenneté nationale, est ...