Fasciné par les surfaces de la roche et du vivant et par les profondeurs qu’elles recèlent, façonné par les multiples strates de discours qui le composent, « An Octopus », le poème que Moore consacre au glacier et parc national du Mont Rainier au début des années 1920, invite au creusement d’un temps long, autant qu’au déchiffrement de la modernité auquel la critique a souvent réduit ses interprétations. À l'horizon d’un tel parcours, la poète ne vise pourtant nulle quête d’un fondement mythique à même de légitimer l’histoire nationale, comme l’ambitionnent à l’époque certains de ses contemporains. Bien plutôt, la temporalité qu’elle laisse entrevoir subvertit les chronologies idéales pour laisser libre cours à tous les aménagements, hybrid...