Entre 1890 et 1915, François-Rupert Carabin, reconnu comme sculpteur et ébéniste, élabore un corpus de près de sept cents photographies correspondant à ses recherches artistiques personnelles. Toutes ont pour unique sujet les modèles féminins venus poser dans son atelier. Ces épreuves ont souvent été réduites à leur dimension érotique voire pornographique, en raison de leur réalisme brutal. Elles témoignent pourtant de l’originalité du regard de Carabin. L’érotisme inhérent à ce type de production se situe, pour l’artiste, au centre d’une stratégie de réappropriation et de détournement des normes esthétiques. Il se plait ainsi à jouer avec la notion de modèle, entendue à la fois comme exemple à suivre et comme personne posant dans l’atelie...