L’article montre comment Gus Van Sant s’inscrit, à travers sa représentation de la société et plus particulièrement d’adolescents plongés dans un monde d’incommunicabilité, dans le double héritage culturel du romantisme (le conflit entre passion et raison) et de la modernité (la crise des sociétés occidentales telle que l’a envisagée Hannah Arendt). L’auteure compare Elephant à d’autres œuvres du cinéaste (dont Gerry) et d’autres réalisations telles qu’Orange mécanique de Kubrick, démontrant que cette oscillation affecte à différents égards l’esthétique du film et les modalités de représentation des personnages et de la violence