À la suite des travaux classiques de Nabert, Ricœur ou encore de Jean Grondin, il peut être important de réfléchir sur les conditions de possibilité d’une herméneutique du témoignage : peut-on être le témoin de sa propre conviction, notamment religieuse ? Comment interpréter les médiations choisies par le témoin pour témoigner ? Lors d’un procès, l’acte de témoigner semble aller de soi ; il est jugé essentiel dans la manifestation de la vérité et le faux témoignage est sévèrement puni. De même, quand un « martyr » se sacrifie pour sa foi, tout se passe comme si le message allait de soi. Or, tout témoignage vaut-il preuve ? Dans chacun de ces cas, ce témoignage qui se présente comme spontané n’est-il pas en fait construit et n’appelle-t-il p...