Depuis plusieurs décennies, la ville est apparue comme un lieu favorable à la visibilité gay et à la tolérance envers les homosexualités. Par contraste, les espaces ruraux et moins urbanisés constitueraient des marges périphériques où l’expérience homosexuelle serait vécue dans le secret, objet de stigmates et d’hostilité. À partir d’une enquête ethnographique sur les modes de vie et les parcours de gays vivant dans la Drôme, loin des métropoles, cet article nuance cette hypothèse. Il analyse les contraintes spécifiques qui pèsent sur la vie gay dans de tels milieux, mais souligne aussi la construction et l’existence de ressources minoritaires. Loin des grandes villes, mais aussi des stéréotypes du secret, de la solitude et de l’oppression ...