Numéro spécial : Hommage à Bernard Jacquinod

À l'automne 2014, nous avions discuté avec Bernard Jacquinod du numéro 50 de Syntaktika, qui approchait, et de l'opportunité de faire à cette occasion un numéro spécial. Nous avions alors émis l'idée d'un « bilan » de Bernard, qui, à travers le récit de sa carrière, constituerait aussi une rétrospective de la recherche française dans le domaine de la linguistique grecque des 40 dernières années. Cet exercice, qui rassemblait les fils et reconstituait en quelque sorte une toile, était aussi pour nous l'occasion d'affirmer, à une époque où nos disciplines sont l'objet d'attaques en tous genres, font les frais de restrictions budgétaires de tous ordres, l'importance et le sens de la linguistique. Bernard s'était prêté de bonne grâce à l'exercice (qu'il avait d'abord nommé « testament » ! puis, devant nos protestations, « bilan ») en dépit de son caractère novateur, moins académique et surtout de l'aspect personnel qui le faisait hésiter (« le moi est haïssable », nous disait-il). Il n'a pas eu le temps de travailler son texte, encore et encore, comme il l'aurait voulu. Nous avons malgré tout, en toute connaissance de cause, décidé de le présenter dans ce numéro : en dépit des quelques imperfections qu'il peut encore contenir, il représente un témoignage important, de ce qu'a été en général la recherche et la vie des universités depuis les années 70, et du travail qui fut en particulier celui de Bernard, ce qui en fait à nos yeux sa valeur. Sandrine Coin-Longeray (directrice de Syntaktika) Florence Garambois-Vasquez (directrice HiSoMA-Jean Palerne