... Paved with the Best Intentions? Utopian Spaces in Star Trek, the Original Series (NBC, 1966-1969)

This paper is an examination of the ways in which the science fiction series Star Trek of the 1960s sheds light on a crucial moment in American history, the social context of which includes political turmoil and the questioning of mainstream values. The very structure of the episodes, often introduced by the captain’s log giving a stardate and a summary of the current situation of the starship Enterprise’s mission-in-progress, points to the exploratory traditions of the American nation built over an almost 300-year period of westward expansion. It is possible, then, to draw a parallel between the Enterprise’s journeys through the universe in search of “strange new planets and civilizations” (dixit Kirk’s voice in the credit scene) and the American quest for new lands needed to perpetuate the utopian project of democratic society first set into motion by the Puritans of New England in the 17th century. Indeed, throughout the three seasons Captain Kirk and his crew will beam down to numerous planets said to be, in the words of various characters, a “paradise”. Yet most of these spaces have somehow gone wrong: mad Earthmen have become dictators, terrorized natives are controlled by dysfunctional computers, or apparently beautiful, luxuriant forests filled in fact with poisonous plants kill and maim any human naive enough to venture there. Several other episodes explore the theme of parallel worlds where the “evil” potential of the Federation is exposed: the most emblematic episode entitled “Mirror, Mirror” thrusts Kirk into a parallel universe in which the Federation is a barbaric war-driven empire. One can wonder, then, to what extent the series challenges the utopian roots of the American world-view, treating it as a thin veneer behind which darker intentions can be easily exposed.Cet article consiste en une étude des façons dont la série de science-fiction Star Trek des années 1960 éclaire un moment crucial dans l’histoire des États-Unis : le contexte social marqué par l’agitation politique et le questionnement des valeurs traditionnelles. La structure même des épisodes, souvent introduits par le journal de bord du capitaine qui donne une star date et un résumé de la situation actuelle de la mission du starship Enterprise, fait référence à la tradition exploratoire de la nation américaine construite sur une période de 300 ans de l’expansion vers l’ouest. Il est alors possible d’établir un parallèle entre les voyages de l’Enterprise à travers l’univers à la recherche de « nouvelle planètes et civilisations étranges » (dixit la voix de Kirk pendant le générique) et la quête américaine pour de nouvelles terres afin de perpétuer le projet utopique d’une société démocratique lancée par les Puritains de la Nouvelle Angleterre pendant le XVIIe siècle. En effet, tout au long des trois premières saisons, le capitaine Kirk et son équipage téléporteront sur de nombreuses planètes qualifiées de « paradis » par divers personnages. Or, la plupart de ces espaces vont de travers, d’une manière ou l’autre : les Terriens fous deviennent des dictateurs, les autochtones terrorisés sont sous le contrôle des ordinateurs en dysfonctionnement, ou de belles forêts luxuriantes sont remplies de plantes toxiques qui tuent ou estropient tout humain suffisamment naïf pour s’y hasarder. D’autres épisodes explorent le thème des mondes parallèles où le « mal » potentiel de la Fédération est révélé : l’épisode le plus emblématique, intitulé « Mirror, Mirror » pousse violemment le capitaine Kirk dans un univers parallèle où la Fédération est un empire guerrier et barbare. On peut alors se demander jusqu’à quel point la série met en question les racines utopiques de la conception américaine du monde, en la représentant comme un mince vernis derrière lequel des intentions plus néfastes peuvent facilement se révéler