Les exigences et antinomies éthiques des nouvelles politiques publiques en matière de santé mentale

Comprendre les nouvelles politiques publiques de santé mentale ainsi que les exigences et antinomies éthiques qui les animent exige d’abord de retracer le cadre historique dans lequel l’action publique de la modernité thérapeutique s’est déroulée. De l’État libéral à l’État réseau en passant par l’État social, les mutations des politiques de santé mentale sont étroitement liées à la critique des institutions asilaires et hospitalières ainsi qu’aux transformations des formes de subjectivation. À cet égard, et de manière inédite dans l’histoire du champ de la santé mentale, les nouvelles politiques publiques traduisent de nombreuses intuitions éthiques. Mais également des antinomies éthiques qu’une action publique responsable ne peut se permettre d’ignorer. En pointant du doigt ces antinomies, c’est la problématique de l’allocation des ressources de santé mentale qui est ici interrogée.In order to understand mental health new public policies and their ethical requests and contradictions, first of all we have to relate the historical framework in which public action of therapeutic modernity has taken place. From Liberal State to Social State to Network State the shifts in mental health public policies are closely identified with the questioning of the institution (the asylum and the psychiatric hospital) but also with new subjectivation ideals. In this respect and for the first time in the history of mental health, new public policies are the expression of a great number of ethical intuitions. But also of ethical contradictions that a responsible public action is not allowed to ignore. By pointing out these ethical contradictions, we think about how mental health resources must be allocated