Reprenant l’héritage aghlabide et en le consolidant, notamment avec la fondation de Mahdiya, les Fatimides s’appuient sur un réseau portuaire déjà efficace à l’échelle de la Méditerranée centrale et ouvert en direction de l’Orient, mais peu développé dans leurs autres possessions maghrébines plus occidentales. L’objectif premier de ces ports est d’abord de tenir l’espace siculo-ifrīqiyen pour en faire une base de départ solide d’ambitions orientales. Les entreprises maghrébines restent donc pendant longtemps purement terrestres, suivant les itinéraires traditionnels des armées musulmanes depuis la conquête, contre les dernières principautés kharidjites ou contre les Idrisides et les petits pouvoirs plus ou moins inféodés aux Omeyyades de Co...