La multiplication des associations non gouvernementales à la fin des années quatre‑vingt-dix au Yémen, accompagnée par la législation yéménite (loi de 2001) représente un phénomène social majeur, d’autant qu’elle est concomitante avec l’accroissement des aides étrangères directement octroyées aux ONG dans une optique « participative ». Elle est aussi contemporaine d’un processus de décentralisation initialisé par l’État et destiné à renforcer les autorités locales. Cette floraison de nouveaux thèmes d’action civique, comme les droits de l’Homme, la promotion de la femme, l’environnement, représente aussi une continuation par rapport à une société civile qui s’était déjà distinguée au cours du xxe siècle par l’action caritative, le militanti...