Sécurisation des digues et dispositifs de « culture du risque » : une alliance originale sur le delta du Rhône dans un contexte post-catastrophe

A l’entrée du delta du Rhône, l’inondation de 2003 a remis sur le devant de la scène le rôle des digues dont les brèches aléatoires ont dessiné en partie le périmètre de la zone submergée par les eaux. Dix ans plus tard, deux dynamiques se développent au niveau local : d’une part, dans le cadre du Plan Rhône, un programme d’ampleur de sécurisation des digues ; d’autre part, sous la bannière de la « culture du risque », des actions mobilisant les populations pour la surveillance des digues en période de crise et la mémoire des inondations. Sur la base d’une monographie portant sur la plaine de Beaucaire - Fourques, l’article analyse l’articulation entre ces deux réponses et décrypte les liens entre la controverse développée sur le projet structurel de protection et les enjeux socio-politiques cristallisés autour des dispositifs de « culture du risque ».The floods of 2003 which have affected the Rhône Delta brought to light the dykes and the issue of their breaches which have determined the flooded area. Ten years after, two dynamics are going on at the local scale: on the one hand, following the Plan Rhône frame, a huge strengthening dykes program is being implemented. On the other hand, in the name of the development of the « culture of risk », actions involving the populations are developed in order to organize the supervision of dykes for crisis and to ensure floods memory. Based on a monographic fieldwork in the Beaucaire – Fourques plain, this article analyzes the articulation between theses two answers to the disaster, through the controversy developed against the protection project and the social and political concerns linked to the actions of « culture of risk »