Pan-Africanism in the Academia : John Henrik Clarke and the African Heritage Studies Association

At the 1969 African Studies Association meeting in Montreal, a group of Black intellectuals, challenged the « neocolonial functioning » of the organization and pressed for greater Black representation within its leadership. The conflict gave rise to the African Heritage Studies Association, which, under the leadership of John Henrik Clarke, organized meetings as well as transnational networks of Black studies scholars. For many contemporary historians, the 1969 founding of AHSA represents the first manifesto of « Afrocentrism » within North American academic circles. It is thought of as a first attempt to consciously « racialize » social sciences and to claim for the reconstruction of African history along what John Henrik Clarke already called « afrocentric » lines. Based on an ongoing research on African American academic activism, this paper will argue that beyond « Afrocentrism », what the members of AHSA were trying to create was a Pan-African organization grounded in politics and anticolonial struggle. In their view, the rewriting of African history was a first step toward a broader revolution that could affect power relations in the United States and build a united Pan-African community.En 1969, pendant la conférence annuelle de l’African Studies Association, un groupe d’intellectuels noirs remit violemment en cause le « fonctionnement néocolonial » de l’organisation et demanda la juste représentation des universitaires noirs dans ses instances décisionnelles. Le conflit aboutit à la construction d’une nouvelle organisation, l’African Heritage Studies Association, qui, sous la direction de John Henrik Clarke, mit en place des réseaux de collaboration entre chercheurs des Etats-Unis, de l’Afrique et de la Caraïbe. Pour nombre de commentateurs contemporains, la création de l’AHSA constitue l’acte de naissance de l’ « Afrocentrisme » dans les cercles académiques nord-américains. En proposant de « racialiser » l’approche des sciences sociales, les membres du groupe auraient été des pionniers dans l’élaboration d’une nouvelle philosophie de l’histoire selon ce que John Henrik Clarke présentait déjà comme une ligne « afrocentrique ». Fondée sur une recherche sur l’histoire des Black studies aux Etats-Unis, cet article propose de changer de perspective en démontrant comment au-delà de l’ « Afrocentrisme », la création de l’AHSA peut s’interpréter comme un effort de constitution d’un mouvement panafricain ancré dans le politique et la lutte anticoloniale. Dans cet optique, l’article pose la question des liens entre champ disciplinaire des sciences humaines et sociales et engagement