Distending the rhythmic knot

This article explores the points of intersection between two forms of translation: interlinguistic and intralinguistic. It starts by offering a distinction between a broadened conception of rhythmicity, which comprehends not only non-linguistic rhythms but also the structuring motility that Benveniste and Heidegger both isolate in the pre-Socratic Greek use of the word rhuthmos, or what Mallarmé is hinting at when he says “toute âme est un nœud rythmique”, as well as the prosodic structure of a particular language (stress patterns, intonation contours, quantity, pitch), and asks how a poem might use its prosodic medium in order to open onto such rhythmicity. Following Michel Deguy’s own reading of St-Augustine, I frame this question in terms of distension: the vectors of intensity and extensibility engendered by metrical deployments of stress and quantity, and yet irreducible to such stress and quantity. When I turn to seven English translations of the final couplet of Mallarmé’s sonnet “L’Angoisse”, it is to look at how these translations negotiate the vectors of intensity and extensibility that pervades Mallarmé’s lines—not to find equivalences beyond or behind the prosody, but rather attend to new vectors in the prosodic intertexture of the target language.Cet article examine les points d’intersection entre deux formes de traduction : l’inter-linguistique et l’intra-linguistique. On y propose de distinguer la structure prosodique d’une langue (accent, quantité, intonation, cadence) de la rythmicité élargie, qui comprend non seulement des rythmes non-linguistiques mais aussi la motilité structurante isolée par Benveniste et Heidegger dans le rhuthmos dans son acception pré-socratique ou encore le nœud rythmique de Mallarmé. Cette distinction ouvre sur la question de savoir comment un poème peut, à partir d’une exploration de son matériau prosodique, engendrer une telle rythmicité. Comme le fait Michel Deguy dans sa lecture de Saint-Augustin, on considérera cette relation comme une forme de distension : ces vecteurs d’intension et d’extension mis en œuvre par la métrique mais irréductibles à celle-ci. Dans une lecture de sept traductions des derniers vers du sonnet « L’Angoisse » de Mallarmé, on s’interrogera sur les façons de conserver ces vecteurs dans une nouvelle langue, non pas pour identifier des équivalences mais pour en faire apparaître de nouveaux dans l’étoffe prosodique de la langue cible