Sociologie d’une spécialité scientifique. Les désaccords entre les chercheurs ‘pro-génétique’ et ‘pro-environnement’ dans la criminologie biosociale états-unienne

Cet article analyse la structure de la criminologie bio-sociale états-unienne. Apparemment homogène, la criminologie bio-sociale se divise en réalité en deux branches principales. Si certains criminologues bio-sociaux renouent avec une conception naturaliste du phénomène criminel, d’autres ne voient dans la génétique qu’un moyen de peaufiner les théories structuro-culturalistes dominantes. Ces deux branches sont elles-mêmes associées à des positions plus ou moins dominantes dans le champ criminologique, et donc à un intérêt plus ou moins grand à produire une criminologie subversive et hétérodoxe.This paper investigates the structure of US biosocial criminology. Apparently homogeneous, biosocial criminology is in fact split up in two main branches. Indeed, while some biosocial criminologists revive a naturalist conception of the criminal phenomenon, others only see in genetics a way to perfect the dominant structuralist and culturalist theories. These two branches are associated to more or less dominant positions within the criminological field, and thus to a more or less pronounced interest for the production of a subversive and heterodox criminology